Quelques extraits des lettres de Charles MASCLA à sa famille

 

Ce jeune Cressois fait son service militaire (3 ANS+), dans les chasseurs alpins à Villefranche-sur mer lorsque la guerre éclate. Il est né en 1893. Son père est boucher dans le village. Ses lettres traitent le plus souvent de courrier, de colis, d’argent, de la famille et des amis. Peu de renseignements précis sur la vie au front. Il sera affecté en Belgique en novembre 14, puis dans le Pas-de-Calais, ensuite dans les Vosges. Il sera tué en Alsace, le 15 mars 1915. . (Lettres soigneusement classées par Nicolas Seignobos)

« A présent ma foi l’heure a sonné c’est le moment de montrer à la France notre patrie que nous sommes toujours ses enfants et j’ai le bon espoir cette fois ci que l’on va leur fermer le bec à  ces alboches…. En ce moment nous traversons une des plus rudes épreuves de la vie, eh bien il faut le supporter avec courage et résignation. »

«  Nous marchons avec la réserve de l’armée active et tous marchent gaiement et sont contents de se sacrifier pour la patrie pourtant la plupart laissent au pays des femmes et de enfants.  Je pense que nos pays doivent être vides à  présent. Ce sera un rude coup pour le pays une action pareille. Mais c’est pour la France et la sécurité de nos descendants  nous ne serons plus traqués par ces salles (sic) Allemands ils sont sauvages, ils sont fourbes, ils sont traitres mais soyez persuadés que cette fois-ci on les tiendra, il faut les écraser pour qu’ils ne s’en relèvent plus, ce sera la revanche de 70. » 

 « Les Belges ont déjà commencé de rosser les  Allemands, je crois que quand nous arriverons dans l’Est, les plus gros morceaux sera fait…. La guerre il la faut pour nous faire respecter de ces salles (sic) Alboches, nous avons toujours baissé la tête devant eux, mais aujourd’hui il faut agir c’est le moment. »

« Les Belges ont déjà commencé de rosser les  Allemands, je crois que quand nous arriverons dans l’Est, le plus gros morceaux sera fait…. La guerre il la faut pour nous faire respecter de ces salles (sic) Alboches, nous avons toujours baissé la tête devant eux, mais aujourd’hui il faut agir c’est le moment. »

« Charles Mascla dénonce certains hommes de son village « agissants qui pourraient faire de soldats et qui sont encore là à se ballader (sic)  et  je parrie (sic)  qu’ils prennent un air d’importance… alors que nous pauvres soldats nous faisons notre devoir, nous allons exposer notre pauvre paillasse pour sauvegarder les intérêts de ces gens –là. C’est indigne, révoltant même, mais plus tard la justice du peuple fera son œuvre alors ces gens-là, ces embusqués ou pistonnés, recevront l’affront de tous. »

« Les Boches… ont une peur bleue des chasseurs alpins, c’est à dire des  diables noirs comme ils nous appellent »

Arrivé à Cornement dans les Vosges, il s’y préfère que dans le Nord ou la Meuse car il y a des montagnes, les Vosges.  Des Boches il dit « ces tas de c… ne nous ficheront pas bientôt la paix, ils ne peuvent pas avancer, leurs attaques sont toujours repoussées, les Russes les brossent toujours, l’Autriche ne compte presque plus .,. Ah, on voit bien qu’ils n’en veulent pas démordre, mais plus ils résistent plus ils se perdent ».

« Comment ne pas désespérer depuis bientôt 6 mois que cela dure à supporter des souffrances physiques et morales et toujours falloir faire la même chose, c’est à plus ne pouvoir plus tenir »