Les Héraultais

dans la guerre de 14-18

 Un beau matin à la fraîche, une idée m’a traversé : si père et fils, tous trois historiens, nous produisions un ouvrage commun. L’idée de travailler sur la guerre de 14 s’imposa. Pourquoi pas l’Hérault et les Héraultais ? Aucun ouvrage n’ayant  traité ce sujet pour lui-même. L’accord des futurs auteurs obtenu, il a fallu déterminer la manière de travailler, se partager la recherche, construire un plan, trouver un style qui facilite la lecture, faire un livre pour tous qui ait cependant toute la valeur scientifique exigée par un tel sujet.

   Une première partie expose la guerre et ses conséquences, au front, puis à l’arrière. La  mobilisation fait passer de  la cohue des gares au lourd silence des quartiers désertés.  Elle se situe entre drame et élan patriotique, un  « enthousiasme angoissé », sous le  signe de l’union sacrée.

La vie des soldats est très différente selon leurs armes : fantassins, artilleurs, service de santé, aviateurs, hommes du génie. Pour ceux qui sont au premier rang, en attendant l’attaque ou la relève, la vie est infiniment pénible et compliquée. La camaraderie apporte un adoucissement et une aide précieuse. Les blessés accueillis dans les hôpitaux et les lieux d’accueil sont nombreux, ainsi que les malades frappés par des épidémies ou atteints au moral. Les prisonniers de guerre – 3878 de l’Hérault – connaissent des conditions de vie difficiles  concernant  l’hygiène, la nourriture, le travail, les activités, les loisirs.  Les officiers dispensés de travail ont un sort moins pénible.

La guerre entraîne de  grands chambardements. L’économie en est toute  bouleversée. Les principales productions, sources d’énergie, mines, munitions, textiles, l’activité portuaire  avec Sète, le vin lui-même sont destinées avant tout aux besoins militaires

   La démographie est de plus en plus chamboulée : les naissances en forte baisse, les décès flambent – 13858 morts -, les mariages sont réduits, les divorces en progression.   La pénurie de main-d’œuvre oblige à recourir à des aides extérieures, étrangers des pays voisins  et du monde entier.  On rappelle  du front des ouvriers spécialisés et des gens de métier irremplaçables A l’arrière, s’impose la nécessite de s’adapter en permanence dans la vie familiale, à  l’école, dans le travail. La dureté du quotidien se fait sentir de plus en plus, entre la peur angoissante d’une annonce néfaste et la  pénurie, les restrictions, les tickets de rationnement, la cherté de la vie.  Les profiteurs de guerre ne chôment pas.

    Les femmes, paysannes, ouvrières, infirmières, au travail et à la maison vont porter  des responsabilités accrues. Les enfants sont marqués par une éducation patriotique,  vertu majeure du temps. Les  jeux et les  jouets de guerre renforcent ce trait. L’enseignement secondaire est en crise : locaux réquisitionnés, effectifs en baisse,  pénurie d’enseignants, niveau des études en question. Revanche : on boycotte l’allemand. On assiste à  une  modification des valeurs et des comportements chez les  grands élèves.

 

Louis SECONDY

Voici le plan de l’ouvrage illustré